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03/03/2008

AUTOMNE

Le silence s'est soudain installé

Le soleil décide de s'en aller

Le soir tombe alors sans bruit

Le sol est trempé par la pluie

Quelques feuilles semblent hésitantes

D'autres jouent les résistantes

Dans les branches des arbres alentour

Puis fatiguées d'avoir tant lutté

Elles se posent sur le sol dans la cour

Ou tourbillonnent par le vent rejetées.

(04.10.07)

26/02/2008

LA FUREUR DE RIMER

Et que sert à Cotin la raison qui lui crie :

N'écris plus, guéris-toi d'une vaine furie ;

Si tous ces vains conseils, loin de le réprimer,

Ne font qu'accroître en lui la fureur de rimer ?

(BOILEAU - Satire VIII)

22/02/2008

CHANTS, POEMES ANCIENS, VIEILLES PRIERES

Songeons aussi à de vieilles prières qui nous ont consolés, bien que nous n'ayons nullement pensé à leur signification, à des chants et à des poèmes anciens, pour lesquels il n'est pas d'explication précise, mais qui, récité devant nous, inondent nos coeurs de toutes sortes de jouissances et de souffrances.

(Stefan GEORGE, - 1878-1933, allemand)

20/02/2008

UNE VOIX CALINE

Soudain une guitare brise le silence

Le silence d'une maison rose

Où elle est entrée, où elle se pose

Elle avait choisi dans la pile sa préférence

Cette chanteuse à la voix caline et belle

Si belle comme les premières notes

De la guitare. Traversent en elle

De longs frissons elle se sent idiote

Pourquoi avoir attendu si longtemps ?

Des notes s'élèvent comme des bulles

Qui éclatent dans le silence obsédant

Elle a des frissons sous son pull

Elle se dit : c'est à cause du silence

Tout son corps entre dans la danse

De longs frissons montent en elle

Car la voix est caline et la guitare belle.

(09.11.07)

16/02/2008

SUPPLICE !

Ce qui fit leur bonheur deviendra leur supplice.

Des lettres relues, des vers retrouvés,

D'anciennes fleurs et des rubans fanés qui furent chers,

Des parfums qu'on a trop aimés : supplice !

(Sainte Beuve)

12/02/2008

JE PENSAIS

Je pensais que l'eau de la rivière était claire

Je pensais que mon jardin serait toujours vert

Je pensais que les oiseaux ne chantaient que pour moi

Je pensais que le monde tournait toujours à l'endroit

Je pensais qu'il suffisait de se lever chaque matin

Pour avoir dans les yeux un soleil radieux

Je ne pensais pas trouver un jour sur mon chemin

Des assassins vagabonds qui rendent le coeur tout bleu

Je ne pensais pas que j'aimais tant la tramontane

Je ne pensais pas que j'aimais tant l'orage

Je ne pensais pas que le soleil brillait derrière les montagnes

Je ne pensais pas que je retrouverai le courage.

(17.10.07)

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09/02/2008

NE LISEZ PAS CES VERS

Ne lisez pas ces vers, si mieux vous n'aimez lire

Les esprits de mon coeur, les feux de mon martyre,

Non, ne les lisez pas, mais regardez aux Cieux,

Voyez comme ils ont joint leurs larmes à mes larmes,

Oyez comme les vents pour moy lèvent les armes,

A ce sacré papier ne refusez vos yeux.

(Complainte à sa dame - Théodore AGRIPPA D'AUBIGNE - poème du 16 è siècle)

06/02/2008

LE POETE COMME REMEDE

Le poète propose de l'air, de l'espace et de l'amour qui sont les dimensions de la grandeur universelle. Si l'on considère la maladie de la Cité, le poète pourrait être son remède. Mais pour être utile à la Cité, il faut qu'un médecin prescrive le poète et que la Cité se reconnaisse comme malade.

Gwénael de BOODT

03/02/2008

NOUVELLE VIE

J'ai laissé une partie de moi

Des rires, des peines, des joies,

Dans ce coin de mon beau pays

Où je suis née et j'ai grandi

Je suis partie sans un mot

Seule, un sac sur le dos

Mon avenir était ailleurs

En moi des petites lueurs

Et déjà assez de bagages

Pour avancer dans la vie sans ravages

J'ai découvert de nouveaux visages

J'ai profité de tous les avantages

De ma nouvelle vie dans la ville.

Cette ville, c'était ta ville.

(14/10/07)

01/02/2008

MEPRIS

Le poète méprise volontiers le monde utilitaire où il est mis et le monde utilitaire méprise volontiers le poète à cause de son inutilité.

(RAMUZ - poète Suisse)