A. CHENIER, Elégies

L'art ne fait que des vers, le coeur seul est poète.

SOUVENIRS DU VIDE

Il y a tant de gestes d'amour perdus,

Tant d'amour barricadé, emprisonné,

De silences, de chambres nues,

De moments vides à partager.

Et puis toi, tu es là

Je ne t'attendais pas.

Tu es là.

Je ne t'oublierai pas.

Je t'ai rencontré,

Je t'ai simplement parlé.

(1993)

MAI

Voici mai, ce beau mois,

Qui réjouit tous les coeurs,

Fait fleurir les arbres.

Voici Mai aux belles fleurs !

(chanson populaire toscane)

MA PIERRE

Autour de ma pierre je tournais,

Je parlais,

Je chantais,

Je dansais.

Je me rappelais les bons moments,

Les vacances d'antan,

Le soleil éclatant,

Le soleil éblouissant,

Le sable dans les cheveux,

Le vent dans les cheveux,

La peau caressée par le vent,

Les bateaux poussés par le vent.

(28.12.06)

LE JARDIN D'EPICURE (A. FRANCE)

Les poètes nous aident à aimer :

ils ne servent qu'à cela.

Et c'est un assez bel emploi de leur vanité délicieuse.

LILAS ET COQUELICOTS

Les lilas mauves et blancs

Frémissent dans le vent

Leur pollen dans l'air

Devient de la poussière

Les coquelicots sont fleuris

En pétales rouge sang

Si tu les cueilles maintenant

Ils seront vite flétris

Les abeilles se posent

Sur les fleurs en fête

Bientôt aussi les roses

Vont chanter à tue-tête

(mai 2006)

TOULOUSE 1987

The sun shone stronger

And the sky was more blue

When I knew you would come here.

The volcano awaked

It overflowed when you arrived

And now, where are you ?

It's with you I want to sing

I can't part all things

With a man like you

I want to play guitar with you

I should want all days hear you singing

The sweetness is there when your voice resound

But people don't pay attention

All I want is hear you singing.

(1988)

POETE

"Où les historiens s'arrêtent, ne sachant plus rien, les poètes apparaissent et devinent.

 Ils voient encore, quand les historiens ne voient plus.

 C'est l'imagination des poètes qui perce l'épaisseur de la tapisserie historique ou qui la retourne, pour regarder ce qui est derrière."

(H. BARBEY D'AUREVILLY, Une histoire sans nom)

LES CHEMINS CREUX

A l'ombre des grands chênes

Et dans les chemins creux

Pas une âme qui vienne

Troubler les lièvres heureux

Les pierres chauffent au soleil

Les serpents glissent entre elles

Les buissons frémissent dans le vent

Les insectes vont bourdonnant

J'entends le clocher sonner !

Vite, je dois rentrer

Un bouquet à la main.

Je reviendrai demain

Marcher dans les chemins creux

Guetter les lièvres peureux.

(18.07.06)

LE PETIT CHAT

Comme un film cassé

Le petit chat soudain s'est arrêté

Il a flairé sa proie, une souris

Qui file se mettre à l'abri

Derrière les pierres, hors de danger,

Elle tremble la petite souris.

Avec ses pattes, voulant la déloger

Des pierres qui lui servent d'abri,

Le chat devenu rageur

N'aura pas son bonheur.

(18.12.06)