LE TEMPS, LES CHOSES, LES JOIES, LES TRISTESSES

Le temps a beau aller ses étapes,

Les choses passer,

Les joies et les tristesses croiser leurs routes

Quand le rythme est là

Comment la poésie pourrait-elle périr ?

(KI NO TSURAYUKI -Préface au Kokinshû)

J'AI PRIE

J'ai prié pour retrouver mes amis

J'ai prié pour que mes ennemis m'oublient

Prié pour qu'enfin l'on me comprenne

Et prié pour qu'enfin l'on m'aime

Telle que je suis

Pas qu'on me fuie

Prié pour que la vie me sourie

Prié pour pouvoir m'en sortir

Prié pour prendre mon destin en main

Prié pour réussir tous les matins

Et dans le miroir pouvoir me regarder

Sans avoir trop de regrets

Prié pour garder la route

Prié pour chasser mes doutes

Prié pour tuer mes angoisses

Prié pour tuer la poisse

Dans ce monde en déroute

Et garder ma route coûte que coûte.

(25.09.06)

DANS LES RUELLES

Mon jardin encore engourdi

Aujourd'hui se réjoui

Du soleil qui réveille

Les fleurs s'offrant aux abeilles.

Dans les vieilles ruelles

Des fenêtres sont fleuries.

Un chat dans sa corbeille

Semble tout endormi.

Les passants qui sourient

Marchent dans les ruelles

Et dans l'eau qui ruisselle

Le soleil m'ébloui.

Sur les pierres des murs

Un lézard va ramper.

Dans l'horizon si pur

Les oiseaux vont s'élancer.

(avril 2006).

L'AVENIR DU POEME EN PROSE

"Quel est celui d'entre nous qui n'a pas, dans ses jours d'ambition, rêvé le miracle d'une prose poétique, musicale, sans rythme et sans rime, assez souple et assez heurtée pour s'adapter aux mouvements lyriques de l'âme, aux ondulations de la rêverie, aux soubresauts de la conscience ?

(Baudelaire - Le spleen de Paris)

PAPIER

Morceaux de papier

Bouts de papier

Où l'on jette ses idées

Où l'on jette ses mots

Où l'on grave ses mots

Pour se libérer

Du poids de ses pensées

Qui viennent cogner

Toutes les heures,

Pour oublier le malheur.

(05.12.06)

LE POEME NARRATIF

"Nommer un objet, c'est supprimer les trois quarts de la jouissance du poème qui est faite de deviner peu à peu : le suggérer, voilà le rêve".

(Mallarmé - 1891)

FERMONS LA PORTE

Quand le soleil descend à l'horizon,

Quand le silence vient s'installer,

Nous fermons la porte de notre maison.

Nous pouvons enfin nous laisser aller.

Le monde entier peut bien tourner

Sur les écrans des télévisions,

Je ne joue qu'une seule partition.

Ensemble nos deux voix vont résonner.

Nos deux coeurs sont à l'unisson.

Et blottie tout contre toi

Se rallume le feu de la passion.

Dans mes cheveux d'or tu te noies.

Tout au creux de leur nid

Les oiseaux sont endormis.

(04.09.06)